Rubrique Musicalement

Qu’il est étrange de s’appeler Danny Boyle

1996... le réalisateur Danny Boyle présente le film Trainspotting, racontant un moment de la vie d’un groupe de déjantés accros à l’héroïne, dans la ville d’Édimbourg. C’est dit-on le renouveau du cinéma britannique. Les acteurs n’en font pas des tonnes, bien au contraire et comme le racontera plus tard l’un d’eux en parlant du film « C’était un vrai plaisir de jouer chaque scène et tout fonctionnait tellement bien qu’il suffisait d’une seule prise pour répondre à l’attente du metteur en scène. »
C’est le film d’une période charnière pour le cinéma britannique et il permet de plus de faire connaître au grand public des acteurs comme Ewan McGregor, Jonny Lee Miller, Robert Carlyle, Ewen Berner, sans oublier Kevin McKidd et Kelly Macdonald. Mais le septième acteur même s’il n’est pas au générique est la musique qui accompagnait la plupart des scènes. La B.O. est un vrai succès auprès du public et relance même pour certains la carrière musicale. Ce mix entre la vie de ces jeunes un peu paumés et le son qui semble avoir été fait pour eux, accroche les témoins de ce temps qui passe.

Affiche du film Trainspotting
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2017... après T1 il ne pouvait y avoir que T2 ou Trainspotting 2. Les acteurs ont pris de la bouteille, certains dirons même du « culot », d’autres une certaine épaisseur. C’est même ce que l’on pourra reprocher à ce film laissant un goût de doux amer et même d’inachevé selon certaines critiques. Nous leurs laissons la paternité d’un tel jugement mais la musique une nouvelle fois explose de partout nous emmenant dans des moments de pur plaisir sonore. On reprend les mêmes avec par exemple Iggy Pop, Underworld, Run DMC et quelques remix inédits et la magie est de nouveau présente. On ferme les yeux et une nouvelle fois Danny Boyle dans ces choix musicaux nous emmène loin de tout, nous laissant encore une fois sur les rotules.

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Nous arrivons au terme de cet article et maintenant place à la musique en quelque sorte. Nous vous proposons donc ce minimix composé de quelqu’uns des morceaux tirés de la BO de T2. Mais avant de conclure certains auront pu remarquer que le titre de l’article reprend en partie celui du film « Qu’il est étrange de s’appeler Federico », un hommage d’Ettore Scola à Federico Fellini, pour son art, sa personnalité mais aussi la musique de son ami Nino Rotta. Cette musique si particulière habillant ses personnages, de son temps mais aussi intemporelle. Elle s’accroche aux différentes périodes qu’a voulu nous raconter F. Fellini tout au long de son parcours cinématographique. Elle est là tout en étant en arrière plan, jouant des silences mais aussi donnant du poids à des moments dramatiques ou joyeux. Alors si F. Fellini était d’une fidélité que d’un seul (presque) compositeur, D. Boyle picore dans sa musique multi-couleurs de notre/son époque, offrant à chacun de nous sa bibliothèque musicale. Alors où est le lien entre le Nino Rotta reconnaissable entre tous et la musique de Danny Boyle ? Une certaine continuité musicale, une même sonorité diront certains de ce que d’un côté N. Rotta écrivait et de ce que D. Boyle aime à écouter et nous faire (re)découvrir. Nous en voudrons pour exemple T2 où il reprend de manière générale les mêmes courants musicaux pour les affiner un peu mieux et même nous en proposer pour certains morceaux une nouvelle version. Et pourtant les années ont passé pour nos héros mais le metteur en scène considère que son est resté le même. Les héros sont fatigués mais le curseur est resté sur la même radio.
Pour Nino Rotta c’est son intemporalité qui est le maitre mot de sa musique. Elle ne vieillit pas et pourtant les années passent. Ici ce n’est plus la musique qui est bloquée mais les acteurs ne bougeant plus de leurs époque.
Voici donc en quelque sorte le lien entre ces deux musiques nous rappelant une nouvelle fois que sans celle-ci le monde serait bien triste.
Allez....préparez un bon cigare, versez une bonne rasade d’un bon whisky par exemple et laissez-vous emporter. ►||

La playlist du MiniMix de Mars 2017 :

 La maschera / Nino Rotta / Harmonia Ensemble
 It’s Like That / Run-DMC & Jason Nevins
 Eventually But (Spud’s Letter To Gail) / Underworld & Ewen Bremner
 Lust For Life (The Prodigy Remix) / Iggy Pop
 Slow Slippy / Underworld
 Blackout / Muse
 Jai Ho ! (You Are My Destiny) [feat. Nicole Scherzinger] / A. R. Rahman & The Pussycat Dolls



Par laurent, publié le samedi 4 mars 2017
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