Rubrique Une p’tite toile

Pop-corn contre sable martien

A une époque pas si reculée, aller voir un film c’était tout d’abord regarder les actualités cinématographiques de la semaine. Ensuite, il y avait un dessin animé, les réclames et l’entracte. On y vendait entre autres des esquimaux [1] et enfin nous avions droit au film. Un film que nous avions entendu parler pour le rédacteur, soit par les Cahiers du Cinéma ou par Ciné Revue (on l’achetait aussi et surtout pour les photos des actrices un peu dénudées, mais faut pas le dire).
Aujourd’hui c’est plus ramassé, rentabilité oblige. Déjà les esquimaux sont devenus maousse costauds comme le prix et on vend du pop-corn [2] dans des grands bacs. On appelle cela des offres gourmandes, surtout pour les kilos en trop ! Pourtant, il semble que le pop-corn ne soit pas accepté par tous dans les salles obscures. La preuve ici, avec cette pétition « Pour l’interdiction du pop-corn au cinéma ». Cela ne s’invente pas ! Les actualités comme les dessins animés sont aux abonnés absents. Dommage !
Aujourd’hui avec la magie de l’Internet, nous sommes envahis par le teasing [3] ou en bon français les bandes annonces de films. Certaines sont mises en ligne sur des sites à fort trafic, un an avant la sortie de celui-ci. Cela permet de faire le buzz ! En gros, faire saliver le spectateur potentiel en lui racontant une histoire, et ainsi l’amener à vouloir voir l’oeuvre en question (pour certains films, j’appellerai cela plutôt des torches-culs, mais bon chacun ses goûts).
A notre manière, nous allons nous aussi participer à ce marketing viral, en vous parlant du film « Seul sur Mars » réalisé par Ridley Scott.
Tout d’abord en préambule, sachez que nous apprécions ce réalisateur, qui rappelons-le a mis en scène à notre avis deux films hors normes, à savoir le terrifiant et lent Alien, le huitième passager et le sublime mais si visionnaire Blade Runner. Pour notre plaisir et le votre aussi (du moins nous l’espérons), les bandes annonces de ces deux chefs d’oeuvres (si, si, nous les tenons comme tels).



Si vous les avez déjà vu, on peut dire qu’à chaque fois Ridley Scott a donné une atmosphère particulière à une narration ou encore aujourd’hui les metteurs en scènes trouvent l’inspiration ou des pistes.

Maintenant intéressons-nous à son dernier film Seul sur Mars. L’histoire est toute simple. Un astronaute (Matt Damon) est oublié (car le croyant mort) par ses copains quittant précipitamment la planète Mars où ils se trouvaient en exploration suite à une tempête. A lui de trouver comment survivre et le faire savoir à ses potes qui reviennent sur Terre. Pendant presque deux heures vingt, le mec tout seul là-bas sur la planète rouge, va aller d’astuces en astuces pour manger, boire, respirer aussi et dire « coucou je suis là » à un taxi qui n’est pas à Tobrouk. Pour le metteur en scène, cela a dû être costaud de filmer un mec seul dans le désert. Vous imaginez, lui, ayant plutôt l’habitude de s’appuyer sur quelques néons colorés, des gouttes d’eau et de la bave de vache pour vous créer une atmosphère, ici il n’en n’était pas question. Du sable, encore du sable, de la pierre et le soleil pour vous créer l’angoisse, c’est autrement plus aride. Mais bon, il s’en sort bien ! Même très bien. Bon faut dire que question décor, cela n’a pas du coûter trop cher, vu qu’il n’y avait rien de rien sauf du sable, encore du sable, de la .... vous connaissez la suite.

Pourquoi on vous dit cela et pourtant le film ne sera visible qu’à partir du 20 octobre dans les salles françaises ? Tout simplement, grâce aux bandes annonces, pardon teaser, nous avons déjà vu le film. Pas la fin, mais vu qu’il est états-unien (le film), il serait étonnant que le mec qui fait des pâtés de sable sur Mars ne soit pas sauvé par ses copains qui décident de retourner le chercher. Au fait, cela ne doit pas être simple dans la réalité, pour un vaisseau de faire demi-tour, vu qu’il n’y a pas de volant. Mais bon, là c’est un film donc c’est facile.
En avant première mondiale (enfin presque) le film raconté par les bandes annonces. Cela vous économisera quelques dizaines d’euros et vous permettra ainsi de ne pas manger du pop-corn. Et n’oubliez pas le pourboire (un p’tit coucou via le forum suffira) à la personne derrière son écran, s’étant fendue de cet article. Lui, il ne faisait pas de pâtés de sable. Du moins, pas à ce moment là !



[1Bien sûr, n’oublions pas qu’il fallait donner le pourboire à la placeuse qui faisait la tronche, si on ne lui donnait pas la pièce de un franc.

[2popcorn en orthographe réformée

[3En français « l’aguiche » qui est une technique de vente et de communication attirant le spectateur (ou le client potentiel) par un message basé sur l’interpellation.


Par laurent, publié le vendredi 16 octobre 2015
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