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La liberté d’expression en France c’est « Ta gueule, ferme là ! »

La République Française s’appuie sur trois principes qui s’inscrivent sur les frontons de tous les édifices publics. Il s’agit bien entendu de « Liberté, Egalité, Fraternité ».

Liberté :

La déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 définit ainsi la liberté :
« La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui : ainsi, l’exercice des droits naturels de chaque homme n’a de bornes que celles qui assurent aux autres membres de la société la jouissance de ces mêmes droits. Ces bornes ne peuvent être déterminées que par la loi. » (article 4 de la Déclaration des Droits de l’Homme).
« La Loi n’a le droit de défendre que les actions nuisibles à la Société. Tout ce qui n’est pas défendu par la Loi ne peut être empêché, et nul ne peut être contraint à faire ce qu’elle n’ordonne pas. » — article 5 de la Déclaration des Droits de l’Homme. En cela, la liberté dans la devise nationale n’est bornée que par la loi, laquelle est la même pour tous, et tout ce qui n’est pas interdit par cette même loi est autorisé. (source Wikipédia).

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Egalité :

La déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789, sur laquelle s’appuie la Constitution française, définit ainsi l’égalité : « Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l’utilité commune. » (article premier).
Ainsi, le mot « égalité » signifie que la loi doit être la même pour tous, sans distinction de naissance ou de condition. L’égalité est un principe du droit selon lequel le législateur a le devoir d’assurer l’égalité des droits entre citoyens. Il s’agit du principe d’isonomie défini par Clisthène au vie siècle av. J.-C., et qui constituait l’un des fondements de la démocratie athénienne.
Le Conseil constitutionnel a néanmoins assoupli ce principe « en admettant des modulations lorsque celles-ci reposent sur des critères objectifs et rationnels au regard de l’objectif recherché par le législateur et que cet objectif n’est lui-même ni contraire à la Constitution, ni entaché d’une erreur manifeste d’appréciation ». (source Wikipédia)

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Fraternité :

Ce fut le plus délicat à intégrer du triptyque ; appartenant à la sphère des obligations morales plutôt que du droit, des relations plutôt que du statut, de l’harmonie plutôt que du contrat, et de la communauté plutôt que de l’individu.
Il en existe d’ailleurs plusieurs interprétations : La première, d’après Mona Ozouf, étant la « fraternité de rébellion », incarnée, lors du serment du Jeu de paume, en juin 1789, par l’union des députés qui décidèrent de braver l’ordre de dispersion du roi Louis XVI : « Nous faisons serment solennel de ne jamais nous séparer, et de nous rassembler partout où les circonstances l’exigeront, jusqu’à ce que la Constitution du royaume soit établie et affermie sur des fondements solides » Et Mirabeau de lancer aux gardes du roi la fameuse phrase : « Allez dire à ceux qui vous envoient que nous sommes ici par la volonté du peuple et que nous ne quitterons nos places que par la force des baïonnettes ! ».
En effet, l’article II de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 (prononcée dans la foulée de cet événement) mentionne le droit de résistance à l’oppression comme l’un des quatre droits fondamentaux (avec la liberté, la propriété, et la sureté). La fraternité était donc née de l’aspiration à la liberté, et dirigée par une cause commune. Une autre forme de fraternité était celle qui fut professée par l’Église, mêlant le lien très humain au religieux, par la fraternité chrétienne (« aime ton prochain comme toi-même ! »). Dans ce second sens, la fraternité précédait à la fois la liberté et l’égalité, au lieu de les suivre comme dans le premier sens. Ainsi deux sens pouvaient être donnés au mot fraternité : l’un, suivant les notions de liberté et d’égalité, était l’objet d’un pacte libre ; alors que l’autre précédait ces deux notions comme la marque du divin (Mona Ozouf).
Par ailleurs, la fraternité fut aussi définie dans la Déclaration des droits et des devoirs de l’homme et du citoyen de 1795, figurant en tête de la Constitution de l’an III (mais non retenue par la constitution actuelle) : « Ne faites pas à autrui ce que vous ne voudriez pas qu’on vous fît ; faites constamment aux autres le bien que vous voudriez en recevoir. » Également, selon Paul Thibaud, philosophe et ancien directeur de la revue Esprit, « Autant la liberté et l’égalité peuvent être perçues comme des droits, autant la fraternité est une obligation de chacun vis-à-vis d’autrui. C’est donc un mot d’ordre moral.  » Pour certains, la fraternité républicaine s’approche du concept de capital social de Robert Putnam, une forme d’entraide entre citoyens visant un monde meilleur.
Pendant la Révolution française, « la fraternité avait pleine vocation à embrasser tous ceux qui, français mais aussi étrangers, luttaient pour l’avènement ou le maintien de la liberté et de l’égalité ». Fraternité apparait clairement en 1848 constituant cette trilogie républicaine. (source Wikipédia)

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Ce long préambule à ce court article a pour but de rappeler que depuis 1789, ce triptyque nous permet de vivre en hommes libres (sauf dans le passé, en certaines périodes) sur le territoire français. Cette liberté permettant de nous exprimer librement sans crainte d’être censuré. Mais est-ce le cas aujourd’hui en 2015 ? Au vu du rapport annuel « Freedom on the Net » (format Pdf), la France est l’un des pays où la liberté d’expression sur le numérique a le plus reculé. Elle fait partie des pays où la liberté d’expression numérique s’est nettement dégradée depuis un an, au même titre que... la Libye et l’Ukraine. Comme quoi, nous n’avons pas de leçon à donner mais plutôt en recevoir.
Pourtant, personne ne dit rien, trouvant ce recul normal, admettant par là même la censure, s’installant peu à peu, doucement, par petites touches, pour qu’un jour, nous ne puissions plus rien dire !

Nous vous laissons découvrir la place de la France. Il vous suffit de balader votre souris sur ce tableau. Vous risquez d’être surpris !


Cette sorte de léthargie permanente s’installant, il devient ainsi plus facile d’accepter l’Etat d’Urgence permanent, sans personne pour rappeler notre droit à la Liberté. Bien sûr, il existe quelques associations comme La Quadrature du Net [1] se « battant » contre l’émergence d’un tel mouvement de fond, mais malheureusement comme nous l’avons dit ici même, la France a peur, se repliant sur elle-même, donnant ainsi toute latitude aux gouvernants pour nous faire taire. Mais jusqu’à quand ?


[1Il existe aussi pour ne citer qu’elles : l’APRIL, Framasoft et Nos Oignons


Par laurent, publié le mercredi 23 décembre 2015
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