Rubrique Geopolitique

De l’autre côté de l’océan

A l’inverse des services de renseignements français, le Service Canadien du Renseignement de Sécurité (SCRS, n’hésite pas à communiquer. En allant sur le site de cet organisme d’état, pas de pages austères et de langue de bois comme proposé par le ministère de la Défense française en ce qui concerne la DGSE. La culture du secret existe et c’est normal, mais au moins il est possible d’avoir entre autre des informations aussi bien sur les cybermenaces que les actes de terrorisme perpétrés aussi bien sur le sol du Canada qu’à l’extérieur.

Logo du Service Canadien du Renseignement de Sécurité (SCRS)


Crée le 21 juin 1984, le Service Canadien du Renseignement de Sécurité (SCRS) ou Canadian Security Intelligence Service en anglais à différentes missions dont :
 l’antiterrorisme,
 la prévention de la prolifération des armes de destruction massive,
 le contre-espionnage,
 le filtrage de sécurité (« security-screening »),
 l’état de l’environnement, par exemple le flux d’information, comme pour Echelon,
 ainsi que la recherche, l’analyse et la production nécessaires pour faire face aux défis technologiques.

Nous voyons donc que cet organisme traite des informations comme tout service de renseignements. Mais à l’inverse de (par exemple)... la DGSE, il publie des documents d’analyses permettant de mieux comprendre les enjeux, les objectifs mais aussi les finalités auxquels un tel organisme se doit de répondre, face au terrorisme international. Ainsi, on trouve sur le site un rapport intitulé « Comprendre l’après-Daesh » sur le conflit en Syrie avec une analyse et une possible évolution de la structure et de la stratégie de Daesh et comment y répondre. Il est « axé sur les travaux de quatre chercheurs du Moyen‑Orient et d’Europe, ainsi que sur les observations de professionnels de la sécurité ayant acquis tout un éventail d’expériences au Canada comme à l’étranger », comme il est souligné. Alors même si « les opinions qui y sont exprimées appartiennent à ces experts indépendants et ne sont pas celles de la DGSE ou du SCRS », nous pouvons imaginer sans nous tromper que des notes de synthèse ont été rédigées à la suite de ce qui est appelé un atelier.
Mais que viennent faire des employés de la DGSE lors de cette réunion ? Echanges d’informations sûrement, mais s’ils étaient présent retrouvons-nous ce document sur le site de la DGSE ? Malgré plusieurs recherches, il n’est pas disponible. N’est pas la grande Muette qui veut !

Comprendre l’après-Daech
Vous pouvez visualiser le document au format Pdf en cliquant sur l’image.


Nous finirons ce court article sur la conclusion de ces travaux n’ayant duré qu’une demi journée mais précisant quand même que "la reconquête de Raqqa est une condition indispensable, mais de moins en moins suffisante, à une mobilisation réussie de la communauté internationale contre Daech. Plus on tarde à expulser l’organisation d’Abou Bakr al-Baghdadi hors de Raqqa, plus les éventuels avantages à attendre de cette expulsion dans la lutte anti-terroriste seront aléatoires. Et si cette « libération » de Raqqa n’est pas opérée par des forces arabes et sunnites, mais par des milices kurdes ou chiites, voire un contingent étranger, alors le remède risque d’être pire que le mal.

La dynamique mondiale de Daech est, toutes choses égales par ailleurs, appelée à se poursuivre, voire à se développer ; ce qui ne peut qu’encourager la campagne d’Europe de la terreur djihadiste ".

Aussi étonnant que cela puisse paraitre, c’est en passant par le Canada que l’on peut avoir des informations sur les « travaux » de la DGSE. Y aura-t-il une influence dans le futur sur une position et intervention de la France en Syrie, on le saura demain.



Par laurent, publié le vendredi 12 mai 2017
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