Rubrique Québec

030515 - Montagnes russes

Voilà, nous sommes arrivés au bout de la Gaspésie. Un bout du monde avec en direct à l’est, le Vieux Continent. Autant jusqu’à présent, nous ne nous rendions pas compte de notre éloignement, autant aujourd’hui nous avons pris concience de l’immensité qui nous sépare entre Percé et notre domicile. Un peu comme un vide prenant corps. Pas d’effroi ni de peur de notre part, puisque le brouillard nous enveloppait.
Donc, réveil comme chaque jour vers 07:00. Laurent n’arrive toujours pas même après huit jours à se caler sur le rythme solaire. A 15:00, il baille déjà. Heureusement que le café, même si pour les européens il ressemble à de la « lavasse », est là pour vous tenir éveillés. Petit déjeuner copieux avec des pancakes maison. Un délice, surtout ceux aux myrtilles. Nous jasons pas mal encore avec nos hôtes et décidons d’aller vers le port. Pas de bol, le brouillard s’installe. Il enveloppe tout et même sur la jetée nous ne distinguons plus la Roche Percée. Au loin, dans la ouate, le bruit des bateaux des pécheurs rentrant au port. A part les locaux, nous nous sentons bien seuls au milieu de la jetée. Nous ne verrons pas le retour des bateaux partis vers 4:00 pêcher leurs premiers homards de l’année, la pêche ayant commencé hier.



A la boutique de souvenirs « Au bon secours », nous allons avoir quelques informations sur la vie locale à Percé comptant 300 habitants en dehors de l’été. Comme nous l’avons maintes fois entendu, il n’y a plus de train, ni de bus desservant les lieux. Ceux-ci s’arrêtent à Grande Rivière, la compagnie Orléans Express considérant que la desserte n’est plus rentable. Pourtant, il y a chaque été entre 700.000 à 1.000.000 de touristes qui viennent à Percé. 80% sont canadiens, les 20% restant étant des touristes étrangers, principalement des européens et des états-unisiens. Avant les attentats du 11 septembre 2002, la majorité des tourtistes venaient de l’Europe. Après ces évenements, il y a eu un repli de leur part avec une perte du chiffre d’affaire conséquente. Une nouvelle fois, il nous est répété que la Gaspésie se sent la mal aimée des politiques comme des décideurs de Montréal. On pinaille sur la couleur d’un toit et dans le même temps on n’améliore pas la qualité de vie locale. Allez, on roule direction Québec, avec l’Océan Atlantique dans le dos. Le brouillard se lève. Nous en profitons pour faire des haltes clic-clac.

A Gaspé berceau du Canada, alors que nous aurions pu suivre la côte, nous quittons la 132 Est pour nous engager dans les terres en prenant la 198. Auparavant, petit détour par l’aéroport local. 4 liaisons journalières sont assurées : 2 pour l’île de la Madeleine et deux pour Québec/Montréal. Marie-Pier et Emilie, deux employées d’Air Canada, nous apprennent ainsi que depuis trois ans, il arrive de plus en plus de suédois de juin à septembre pour la pêche aux saumons et du bar rayé. De même, en septembre il y a une arrivée massive de touristes chinois.

Aéroport Michel Pouillot à Gaspé
L’aéroport Michel Pouliot à Gaspé



Sur la 198, c’est les montagnes russes. On monte, on descend. On monte, on descend. Nous traversons les monts Chic-Chocs. Avec de la neige de chaque côté de la route qui parfois atteint encore deux mètres de hauteur. Les lacs ont la peau gelée. Il fait froid. On se prend à rêver et même à s’assoupir. Du moins c’est le cas pour Joëlle. Oh..... la Marie..... il faut freiner. Car voici la mer. Du moins le saint-Laurent, tellement large que l’on se croirait au bord de la mer. A gauche et de nouveau la 132 ouest. Il fait presque chaud maintenant et des cascades au bord de la chaussée enrobent le bitume des couleurs de l’arc en ciel.
Enfin le gite Sous la Bonne Etoile à Sainte-Anne-des-Monts. Souper Chez Cartier avec une nouvelle fois des frites et de la mayo et un excellent club sandwich. Oups, les kilos en trop arrivent. Pas de homards, la pêche ayant commencé assez tard pour la saison. Tant pis, nous avions trop faim. Retour au gite. Rangement des cartes et lavages des chaussettes de Laurent par Joelle. Il est 2:02 pour vous européens. 20:02 ici en Gaspésie. Nous allons bien dormir une nouvelle fois.



Par laurent, publié le lundi 4 mai 2015
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